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Grain de sel... de la Terre

14 octobre 2013

Combien de temps le déluge a t-il duré ?

Cela fait quelques temps que je pense à Noé. Alice m'a fait lire plusieurs versions de l'histoire de Noé dans des livres pour enfants récemment, et je viens de relire ce récit biblique dans ma propre Bible, quelque part vers le début de la Genèse, finalement assez peu de temps après le début de l'histoire de l'humanité. Comme on peut rapidement gâcher tout ce que Dieu nous a donné ! Cette histoire est tellement pittoresque qu'elle est une source remarquable de prduits dérivés pour les petits enfants, y compris dans le monde séculier : nos filles ont eu un tapis d'éveil représentant Noé, son arche et tous ces couples d'animaux, nous avons également un grand bateau en plastique avec Noé sa femme et un couple de lions, de girafes et d'éléphants. Bref, c'est une histoire folklorique amusante à raconter aux tout-petits, dont la vraisemblance nous semble quelque peu improbable étant donnée la biodiversité qui nous entoure.

 

Et pourtant, n'y a-t-il pas des mines d'enseignements à en retirer ? Si je la lis jusqu'à mes 99 ans, n'y trouverai-je pas encore et toujours de nouvelles leçons à appliquer pour ma propre vie ?

 

Je souhaite donc m'arrêter sur celles qui m'ont frappées ces derniers jours, sans en refaire une lecture exhaustive ni une étude approfondie.

 

Tout d'abord, je dois reconnaître que je porte à ce barbu de quelques centaines d'années une admiration réelle. Il vivait dans un monde qui ne reconnaissait pas Dieu et qui avait perdu tous ses repères. Personne n'honorait Dieu à l'époque. Et pourtant Noé a su tenir ferme dans sa foi, et même élever ses propres fils dans la crainte de Dieu. Si je me retrouvais dans sa situation, pourrais-je être fidèle dans ma foi envers Dieu ? Si je vivais dans un monde de crapules où seul compte mon bénéfice personnel, saurais-je être intègre et honnête ? Saurais-je transmettre mes valeurs à mes enfants, sans avoir personne autour pour m'encourager ? Alors évidemment, quand il a commencé à construire son immense paquebot au beau milieu de la terre ferme, il a dû s'attirer pas mal de railleries. Mais en réalité il vivait déjà en total décalage par rapport aux gens de son temps. Ne pas aller dans le sens du vent et ne pas tenir compte des moqueries devait déjà être un style de vie pour lui. J'imagine à quel point cet homme devait révérer son Dieu pour garder le cap dans le monde qui l'entourait, et pour ne pas penser que c'était Dieu qui se moquait de lui lorsqu'il lui a demandé de construire l'arche. De mon côté, est-ce que j'ai une telle proximité avec Dieu que, s'il me demande de faire des choses me paraissant farfelues, j'aie confiance en sa parole, et j'aie le désir de lui obéir, en croyant qu'il me fait marcher dans un chemin qui est bon pour moi ?

 

Bon voilà , c'est une première réflexion,mais tout le monde a déjà réfléchi et parlé sur la foi de Noé. Le deuxième aspect qui m'a frappée dans ma lecture cette fois était le notion de l'épreuve et de sa durée. Chacun a en tête qu'il a plu pendant 40 jours et 40 nuits, de sorte que la Terre a été totalement recouverte d'eau. Quand des pluies torrentielles s'abattent, et qu'il faut attendre que l'orage passe, le temps peut paraître très long, alors on imagine aisément que 40 jours et 40 nuits de pluies diluviennes sans discontinuer aient semblé très longs. Et après cela, revoilà le soleil. Et alors, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Bien sûr que non ! L'orage a passé, certes, mais la vie ne peut pas reprendre son cours normal. Avant que les eaux ne baissent vraiment, il faudra encore une période longue, bien plus longue que celle de l'épreuve à proprement parler, et finalement encore plus incertaine, avant que Noé et sa famille ne foulent de nouveau la terre ferme. Une période faite de tâtonnements, d'oiseaux qui partent et qui reviennent, de branches d'oliviers à prendre comme des encouragements, et une telle patience... Il est étonnant de penser que le même Dieu qui avait donné des instructions aussi précises quant aux dimensions de l'arche n'ait pas été plus bavard concernant les modalités de la fin de cette épreuve. Noé s'est-il demandé alors si Dieu l'avait oublié ?

 

En tombant à tant de reprises sur cette histoire de Noé récemment, je me suis demandé si Dieu n'allait pas nous conduire sur un chemin où j'aurais beaucoup à puiser dans ce récit pour cheminer avec la foi de Noé. Et notamment sur cette période critique où, alors qu'il a cessé de pleuvoir, on pourrait estimer que le temps de l'épreuve est révolu, mais où on ne voit pas encore la promesse de Dieu se réaliser. Et au contraire celui-ci nous semble même être plus distant qu'avant. Au début de l'histoire on voit la foi de Noé en action, dans la construction de cette arche incongrue, mais à la fin, on peut voir une foi en attente, moins spectaculaire peut-être, mais qui doit se nourrir des promesses passées pour tenir dans la durée, et dans l'incertitude même de cette durée.

 

Gardons-nous aussi de penser au sujet de notre entourage que si la pluie a cessé, alors ils sont tirés d'affaire, et leur épreuve est finie. Peut-être est-ce dans cette longue attente qu'il est plus difficile d'être fidèle à Dieu et peut-être nos prochains ont-ils besoin de nous encore davantage lors de leurs périodes de convalescence qu'au milieu de la maladie ou de la disette.

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10 octobre 2013

Pas de temps à perdre

Ma petite Zélie de 18 mois est un bulldozer miniature. Rien ne lui résiste, surtout lorsqu'elle accompagne ses entreprises de son sourire désarmant. Mais j'ai l'impression que je n'ai jamais vraiment su m'occuper d'un enfant de 18 mois, en particulier des petits bulldozers comme elle ou de l'ouragan Jeanne, qui était de la même trempe à cet âge-là. Peut-être parce qu'il est plus facile à d'autres âges de ne pas accorder autant de temps à nos petits. Nourrissons, ils nous sollicitent beaucoup, mais dorment encore pas mal d'heures dans la journée. Plus grands, il est assez facile de les coller devant un DVD et d'avoir un peu de « paix ». Mais à 18 mois, un enfant sait marcher, mais ne sait pas encore tout à fait parler, et c'est la période où il a vraiment besoin de découvrir son environnement en touchant, en faisant et défaisant, en expérimentant. Ce que les adultes appellent bêtement « bêtises ». Ce ne sont des bêtises que pour ceux qui n'y perçoivent pas l'intérêt. En général, lorsqu'un de mes enfants atteint cet âge fatidique, je n'arrive plus à gérer le quotidien, les corbeilles de ligne, le ménage et les repas, les devoirs des plus grands ; et mon premier réflexe est de vouloir quitter ce foyer où j'avais réussi à organiser un peu la maisonnée, pour retourner à une activité professionnelle qui aurait le double mérite de mettre un peu de beurre dans les épinards mais surtout de ne plus culpabiliser face à la maison dérangée, l'heure du repas qui arrive sans que celui-ci soit prêt ou que les bains soient donnés, et surtout, la faute ultime de la ménagère, les culottes désespérément absentes des armoires des enfants, lorsque, le matin, elles se lèvent et constatent avec découragement que leur pauvre mère a encore failli à sa tâche.

 

Mais pourquoi mon emploi du temps est-il plus important que celui de Zélie ? Pourquoi sont-ce toujours mes impératifs, ou ceux de ses sœurs, qui priment sur les siens ? Pourquoi après 5 enfants, n'arrivai-je pas encore à prendre 20 minutes de mon précieux temps pour les consacrer à 100 % à ma fille qui n'a jamais demandé à être la cinquième de sa fratrie ? (J'aime ce mot de fratrie car je peux l'utiliser bien que n'ayant que des filles ! Cela met un peu de bleu au milieu de tout ce rose.) Pas plus que n'avait demandé sa grande sœur Capucine de naître d'un père ingénieur et d'une mère étudiante en médecine très très occupés par leur activité professionnelle. Alors de grâce, Seigneur, lorsque ma petite Zélie commencera à gazouiller dans son lit, me signalant qu'elle a eu le repos dont elle avait besoin pour sa sieste, permets que je me réjouisse que cette journée d'automne soit ensoleillée, et que je prenne le temps de l'emmener au parc, elle toute seule, sans ses grandes soeurs, sans la rentabilité du nombre de participantes, et qu'ensemble nous profitions du vent qui souffle et fait tomber les feuilles, de la rampe froide du toboggan et de la petite copine qu'on se fera là-bas.

 

Demain j'irai chercher du travail, mais aujourd'hui c'est aujourd'hui, et je veux dès à présent développer la relation qui me lie à ma fille, tout comme j'ai conscience qu'il faut que je cultive ma relation à mon mari. Mon intuition me dit que j'en retirerai davantage de sérénité.

13 avril 2013

L'étymologie du mot "conjugal"

L'adjectif conjugal, "qui se rapporte au mariage", a pour racine le mot joug.

Un joug est un outil agricole qui permet de lier deux animaux entre eux dans le but d'obtenir un meilleur rendement pour leur travail que si on les faisait travailler séparément.


N'est-ce pas une magnifique image du mariage ? S'unir pour tirer le meilleur profit possible de notre travail ensemble, partager les joies et les difficultés pour que celles-ci nous paraissent plus légères.

Il est étonnant cependant de constater à quel point cette image de joug a une connotation négative : elle renvoie à une certaine aliénation l'un vis-à-vis de l'autre, voire même d'un assujettissement possible d'un des protagonistes à l'autre. Cette interprétation est pourtant assez peu logique, car lorsqu'on est ensemble sous un joug, il n'y a pas de rapport de domination de l'un vis-à-vis de l'autre. On est dans le même bateau, si on veut faire appel à un autre registre métaphorique. Il est pourtant vrai que le joug peut sembler très inconfortable et pesant. En effet un joug n'est utile que si au sein du couple, nous nous sommes fixés le même but à atteindre. Si tel n'est pas le cas, l'un va tirer dans une direction, l'autre dans une autre, à moins de faire de la résistance passive en cherchant à rester sur place, et il en résultera des souffrances inutiles pour l'un comme pour l'autre, et bien entendu l'absence d'efficacité des efforts de l'un et l'autre.

On peut ainsi mieux comprendre le verset 14 de 2 Corinthiens 6 : "Ne vous mettez pas avec des incroyants sous un joug qui n'est pas celui du Seigneur." Je ne crois pas que ce verset ait été écrit spécifiquement en ce qui concerne le couple et le mariage. On peut également se mettre sous le même joug qu'un associé dans le domaine professionnel, ou encore d'un copropriétaire... Mais cela doit nous inciter tout particulièrement à réfléchir à ce que sont nos objectifs lorsque que nous nous associons à quelqu'un, et a fortiori lorsque nous faisons alliance avec quelqu'un par les liens du mariage : en tant que chrétien, est-ce que je suis en train de me mettre sous un joug qui n'est pas celui du Seigneur ? Est-ce que, très rapidement, je vais m'apercevoir que je souhaite aller vers la gauche alors que mon conjoint est fermement décidé à aller à droite ? Quelles souffrances cela va-t-il engendrer pour moi, mais aussi pour lui ? Ce conjoint non croyant a t-il été averti des souffrances que cette situation pourrait générer ? N'en suis-je pas d'une certaine manière responsable ?


Le verset biblique faisant référence au joug le plus connu est une parole de Jésus, citée en Matthieu 11 aux versets 28-30 : Prenez mon joug (...) car mon joug est doux et mon fardeau léger. C'est magnifique de pouvoir saisir dans cette image l'humilité de Jésus, qui se présente ici comme un compagnon de voyage, quelqu'un qui veut alléger notre peine ici-bas en partageant avec nous le travail qui nous pèse. C'est la promesse aussi qu'il ne nous forcera pas à aller dans une direction que nous ne souhaitons pas prendre, mais aussi en miroir celle que nous irons plus loin et nous épargnerons des souffrances si nous décidons sciemment d'aller dans la direction qu'il a tracée lui-même.

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Grain de sel... de la Terre
  • Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi l'assaisonnera-t-on ? (Matthieu 5:13). Mes réflexions sur la vie, la société, le couple et la famille, avec j'espère juste ce qu'il faut de sel. Et un peu de ce que je suis...
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